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5 août 2013

LA ROCAMBOLESQUE HISTOIRE DE L’APÔTRE-BISHOP BARUCH-MICHÉE NK.

 

LA ROCAMBOLESQUE HISTOIRE DE L’APÔTRE-BISHOP BARUCH-MICHÉE NK.

Il y a environ six ans, le ventripotent Coco, devenu par après pasteur Antoine, puis, par auto-proclamation, apôtre-bishop (sic) Baruch-Michée Nk., n’était qu’un insignifiant personnage aussi obscur que le quartier où il résidait. Un beau matin, paraît-il en se cognant la tête contre son lavabo en voulant ramasser sa brosse à dents qui était tombée, il eut un flash…pardon : une parole prophétique ! Sous les milliers d’étoiles occasionnées par le choc, il vit de ses yeux vus un ange chevauchant un char miroitant qui, d’une voix tonitruante qu’il était seul à entendre, lui confia la lourde et noble mission de pêcheur d’hommes. Mission d’autant plus difficile à remplir que Coco, alias Baruch-Michée, souffrait d’un bégaiement assez prononcé renforcé par une proverbiale timidité. Un maigre talent d’orateur en somme, un peu comme Moïse à ses débuts dans sa profession de libérateur du peuple juif. Et un peu comme Moïse, le futur « homme de Dieu » vainquit ces obstacles par miracle, l’un par la foi et grâce à quelques coups de pouce de Jéhovah, l’autre à la suite d’un voyage au pays de la magie par excellence, la patrie du Mahatma Gandhi, accompagné de son Aaron de circonstance, un dénommé Ézéchiel F., lequel deviendra plus tard interprète du pasteur Antoine (ex-Coco), puis disciple-évangéliste (re-sic) de l’apôtre-bishop Baruch-Michée Nk. Notre aventurier de première recevra en effet des mains d’un terrible sorcier de Bombay une canne noire surmontée d’une tête de jeune mouton au regard loin d’être bovin. Si cette effigie représente l’agneau de Dieu qui ôte les péchés du monde, alors je suis Angelo la Débrouille qui pagaie au désert du Namib agrippé sur une limace bleue de trois mètres !

Désormais doté d’une verve oratoire à vous couper le souffle, mais aussi, vraisemblablement, d’une science infuse proprement renversante, Coco, alias Pasteur Antoine, s’en retourne à la capitale congolaise avec son compagnon. En moins de temps qu’il n’en faut pour dire « amen », il trouve une parcelle suffisamment grande qui accueille une mini-église et ses pigeons de fidèles. À grands renforts de pub et de matraquage médiatique, les premières ouailles s’amènent. Remplies du Saint-Esprit (ou plutôt aveuglées par le discours électrisant et mensonger du pasteur), lesdites ouailles se disent convaincues du message apporté par notre farceur. Grâce au système multimillénaire du bouche à oreille dont la redoutable efficacité n’est plus à démontrer, la popularité de Coco (excusez-moi : du pasteur Antoine) s’accroit de manière exponentielle. Les offrandes, en nature comme en espèces sonnantes et trébuchantes, pleuvent telle la manne dans le désert. L’apôtre-bishop (eh oui : Coco n’est plus pasteur) a quitté son miteux faubourg pour s’installer dans un quartier chic de la ville, loue une grande maison avec piscine. De plus, l’inspiré individu collectionne les belles caisses, épouse une péripatéticienne qui arpentait les trottoirs de Victoire et qui s’est, semble-t-il, convertie. Soit : les voies du Seigneur sont impénétrables…

Les mois passant, le succès de Coco, métamorphosé en Baruch-Michée, traverse les poreuses frontières du pays. Un moment, ivre de notoriété, l’ex-pasteur promu apôtre-bishop se croit à l’abri de la justice des hommes, multipliant bavures et méfaits. Il se raconte en chuchotant que l’individu verserait dans divers trafics, d’armes, de drogue, voire d’êtres humains. Malin comme le Malin, il n’a jamais été attrapé la main dans le sac, ayant justement plusieurs tours dans ledit sac dont la propriété essentielle est de brouiller un maximum la police et les agents de sécurité, pour certains d’ailleurs acquis à sa cause. Quand on est argenté, tout est permis… quoique !

La chute aux enfers de Coco

Les choses commencèrent à se gâter le jour où Baruch-Michée décida de jouer à l’exorciste au sein d’une famille prétendument victime de malchances et autres déconvenues. Sise pas trop loin de chez lui, ladite famille sollicita les services du charlatan, lequel factura son simple déplacement d’une note très salée. Quant à la prière de délivrance qui n’en fut pas une, en fait, car adressée non pas à un individu possédé, mais à des entités aussi inconsistantes qu’imaginaires, je vous cache le prix, vu son indécence. Toujours est-il qu’à l’issue de ce spectacle carnavalesque, Coco soulagea ses hôtes de leur congélateur et de leur frigo, prétextant le plus sérieusement du monde que plus un objet dans une maison est gros et froid, plus il a des chances d’abriter des démons de toutes catégories (re-re-sic et lol !). Promis juré, il rendrait les deux appareils électroménagers dès qu’ils seraient débarrassés de toute entité malfaisante. Inutile de préciser que la promesse, comme on le verra plus loin, ne fut nullement tenue. Notez, chers lecteurs adorés, que ce cirque se passa en l’absence du pater familias qui était en ce moment-là en villégiature hors du pays de Kabila. Tout en regagnant la grille de sortie, l’apôtre-bishop eut le temps de fixer un rancard à Simone, fille cadette de la maisonnée qui reçut l’« homme de Dieu ». En effet, les formes pulpeuses de la demoiselle et sa peau métissée n’ont pas laissé de marbre l’exorciste de pacotille. Le rendez-vous fut fixé un certain mardi soir après le culte.

De toute évidence, la jouvencelle, à la manière dont elle s’accoutra ce jour-là, savait ce qu’elle cherchait : sa minijupe et ses bottes cavalières ainsi que son maquillage n’étaient guère un appel à l’Esprit-Saint. De même, à la façon dont Baruch-Michée enlaça la donzelle, on put deviner sans grand risque d’erreur que le monsieur était animé d’intentions fort peu… catholiques ! Normal pour un protestant ayant acquis la célébrité de manière peu… orthodoxes (je sais, ce calembour est mal ficelé, mais ça fait toujours du bien de rigoler un bon coup pour décompresser, surtout lorsqu’on écrit sur des trucs hyper-sérieux comme ceux-ci) ! Mais revenons à nos tourtereaux… pardon, à nos moutons.

Dans la pièce spacieuse de l’église de fortune réservée à l’apôtre-bishop, à l’abri des regards (du moins le pensait-il), l’escroc Coco (l’apôtre-bishop, quoi…) convainquit définitivement Simone de connaître les plaisirs ineffables du fruit défendu et ce, en usant d’un argumentaire comico-blasphématoire (ou sordido-pathétique, à vous de choisir) : lorsqu’un homme de Dieu du calibre de Baruch-Michée s’unit avec une femme, sa semence et par voie de conséquence l’enfant qui naîtra neuf mois plus tard sont revêtus d’un caractère céleste !! Le farceur, déjà au summum de l’excitation, n’eut certes pas le temps ni l’envie d’administrer la preuve de ses allégations sous forme de passages bibliques, mais fit en revanche une magistrale démonstration de sa virilité à la jeune métisse qui grimpa sans échelle au septième ciel sous d’admirables exclamations qui n’avaient rien d’une succession d’alléluias.

Un prénommé Mapuisei (contraction suspecte de « MAin PUIssante du SEIgneur), un fidèle qui flânait à deux pas de la salle aux ébats, entendit distinctement des bruits peu innocents filtrant à travers le trou de la serrure. Sa curiosité l’emportant sur son extrême surprise, il s’éloigna discrètement de la fameuse pièce et prudemment se posta à un coin de l’église d’où il pouvait sans être remarqué guetter tout mouvement provenant de ladite pièce. Sa patience paya : bras dessus, bras dessous, Coco, dit Baruch-Michée et Simone sortaient, un large sourire de satisfaction illuminant leur visage. À deux doigts de tomber en pâmoison, Mapuisei contempla ce triste spectacle. Un peu sonné, il quitta discrètement le lieu de prières transformé en maison close. La soirée même, il ne manqua pas d’informer ses proches et plusieurs frères d’église de son inénarrable aventure. Comme une traînée de poudre se répandit la rumeur et comme un ballon, elle s’enfla. En moins d’une semaine, presque tout le monde était au courant de l’histoire. Bien entendu, notre apôtre-bishop nia tout en bloc lors d’un prêche, menaçant par ailleurs de pires conséquences spirituelles quiconque commenterait encore ces « âneries de la race de Caïn » (sic une fois de plus). Le gourou de seconde zone parvint ainsi momentanément à taire les racontars d’un genre quelque peu spécial, car… totalement fondés ! Cependant, la vérité étant plus têtue que 300 mules réunies, des faits nouveaux surgirent du néant vers la lumière et mirent un terme définitif à la carrière de Coco.

Attendu que les rapports entre l’apôtre-bishop et sa partenaire de métisse n’étaient protégés par aucun dispositif en plastique souple et que l’adolescente traversait sa énième période d’ovulation, une grossesse s’ensuivit fatalement. Entre deux spasmes émétiques imposés par son état gravidique, la tête inclinée vers le trou du WC, Simone avoua ses frasques environ six semaines plus tard. La chose scandalisa la famille à outrance. Honoré, le père de la fille en cloque, fraîchement revenu de ses vacances aux Barbade (patrie de la sulfureuse Rihanna qu’il ne croisa heureusement pas), fou de colère et écumant de rage, jura sur la tombe de ses oncles marabouts que Coco-Baruch-Michée ne s’en tirera pas à si bon compte, de cette sombre aventure lubrique. Il se rappela soudain qu’il était le beau-frère d’un cousin par alliance d’un gendre de la femme du Président de la République. Usant de cette influence, il contacta physiquement (pas sexuellement, rassurez-vous !) le Procureur de la République du TGI le plus proche qui s’avérait d’ailleurs être son demi-frère. Ce dernier se fit un immense plaisir de rédiger un mandat contre ce charlatan d’apôtre-bishop. Et la qualification retenue de viol était loin d’être fantaisiste : la Simone n’avait que 17 printemps, nonobstant son physique autant canon que trompeur. Contrairement à une féministe et philosophe connue portant son prénom, la maternité était bel et bien son lot… Une autre infraction fut retenue par le Parquet : escroquerie. En effet, le congélateur et le frigo emportés par Coco soi-disant pour raisons de délivrance furent retrouvés, l’un chez une sœur, l’autre chez un neveu au ventripotent « homme de Dieu ». Tous deux assuraient un commerce de boissons et d’eau en bouteilles des plus florissants ! Les tristes receleurs sont actuellement au frais au charmant Centre Pénitentiaire et de Rééducation de Makala.

Coco les rejoignit quelques jours plus tard, après que les forces de l’ordre l’eurent appréhendé un matin alors qu’il sortait de sa villa pour faire son jogging quotidien. La presse-torchon et la populace se gargarisèrent ad nauseam de ce coup de la justice congolaise pourtant d’habitude amorphe et moribonde. Manifestement, le Procureur n’a pas cédé à la pression fiduciaire du filou Baruch-Michée, des exigences plus impératives mettant en jeu sa carrière ayant eu raison de ce scabreux dossier. Dossier qui n’est pas près d’en finir. C’est que depuis l’arrestation de l’arnaqueur de service, les langues se sont mystérieusement déliées. Comme je l’ai signalé supra, Coco trempait allègrement dans de souterraines activités noircies par l’épaisse suie de l’illégalité. Eh bien, quelqu’un vendit la mèche à la police, le nébuleux compagnon de tous les instants de l’apôtre-bishop incarcéré, j’ai nommé Ézéchiel F. Pas moins de 29 chefs d’accusation et un chapelet d’audiences au tribunal attendent le malfrat Coco. Le gars n’est décidément pas sorti de l’auberge… pardon, de sa cellule !

Quant à l’église de fortune, elle a certes quelque peu perdu de son éclat d’antan depuis l’incarcération de son meneur ventripotent, mais le nombre de pigeons qui fréquente cette boutique spirituelle demeure élevé. Dorénavant, le disciple-évangéliste Ézéchiel assure la relève. Il a, dit-on, changé de titre et de nom ces derniers jours. Dans son incommensurable modestie, il préfère qu’on le désigne sous la grandiloquente appellation de prophète-révérend (???) Gédéon-Eléazar, oracle multivalent (!!!). Suite à un autre déplacement vers le pays des Dravidiens, il a troqué la canne de Coco contre une bague en platine portant un cachet dont les formes et les contours évoquent furieusement la croix gammée ! Je me demande bien dans quel type de pâturage notre monsieur compte faire paître ses brebis…

Affaire à suivre !

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