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11 mars 2008

JEÛNE, TU PARLES !...

JEÛNE, TU PARLES !...

Kinshasa, Binza IPN (pardon… UPN). L'église des Chrétiens Inspirés aux Temps des Romains vit apparemment une crise spirituelle, en ce vendredi 16 novembre 2001. En effet, les bancs, d'habitude tous occupés comme chaque vendredi, jour de prédication full, sont aux trois quarts vides, au grand désarroi du pasteur principal, Méchak Kalonji. Les enseignements se prolongent jusque 20 heures passées, sans changement notable du nombre des fidèles. C'est alors qu'une « intercesseuse », en pleine prière de clôture, fignole un soi-disant parler en langue d'environ trois minutes, puis tombe en syncope, après quelques convulsions. On ne tarde pas à la ramasser et à l'emporter dehors pour quelques prières de soutenance.

Fort heureusement pour l'assemblée, le modérateur du jour, Chérubin Phanzu, possède un excellent don d'interprétation des langues inconnues. Il ne s’écoule pas un long moment qu'il lance, d'un ton macabre, que le malin rôde dangereusement et s’est même infiltré dans l'église, notamment par la paresse au culte et les excès de ce bas monde, entendez par là la bière et les filles...

Pasteur Méchak ne badine pas : au sortir de la salle, tous les chrétiens, lui compris, se conformeront à un jeûne à sec durant trois jours, histoire de sanctifier les brebis égarées. Ce jeûne doit s'accompagner de prières « kilométriques » de six heures à 20 heures non-stop. Il ajoute que seront maudits ceux qui oseraient déroger à ces prescriptions. « Vivement la géhenne pour eux et pour toute leur famille ! », conclut-il. Après quoi, chacun regagne les pénates, le cœur rongé de lourds remords.

Dimanche 18 novembre, 15 heures. C'est le culte dominical, le dernier jour des fameuses privations. Par Dieu sait quel heureux hasard, l'église est archicomble et tous ont suivi les directives du pasteur Méchak. Tous ? Reste à prouver, car la suite des événements nous fournira quelques éléments de réponse...

Seize heures. Le modérateur exhorte l'assemblée à une prière d’invocation de l'Esprit Saint. Elle est d'une intensité hors du commun. Les gens crient à tue-tête, plusieurs tombent comme des mouches se roulent tels des lombrics. L’atmosphère est chaude, orageuse. Néanmoins, le calme parvient à être instauré après une demi-heure de transes dignes d'un document du New Age.

C'est alors qu'intervient un scandale d'une triste comédie.

Le silence pesant qui règne à présent dans la salle est brusquement interrompu par des rots et des bruits de liquide versé à terre. Le modérateur ouvre timidement les yeux. C'est qu'il voit lui arrache un cri de surprise et de quasi indignation.

Notre pasteur, confortablement assis sur un siège princier, regarde le sol, tout suant et les orbites presque visibles, totalement confus. Entre ses pieds traîne une mare de dégueulis. Les environs immédiats puent la bière et le fermenté. La grandeur de la flaque prouve que pasteur Méchak n'a pas blagué avec la bouffe, encore moins avec la boisson. On peut même deviner la composition de la nourriture rendue : du fufu avec des nombreux grumeaux brunâtres, sans doute des haricots, comme le témoigne l'odeur écœurante.

L'église tout entière, en un rien de temps, est au courant du malaise de l'homme de Dieu. Des mouvements de colère sont déjà perceptibles. Il s'ensuit un envahissement de la tribune. On veut faire la peau à ce pasteur charlatan qui a (pardonnez-moi le terme) baisé plus de 300 personnes. Ledit homme de Dieu, aidé de son adjoint, parvient à sortir à l'extérieur par une porte dérobée. Rapidement, il prend sa bagnole et file lui seul sait où. Cette fuite hautement honteuse et humiliante signe automatiquement la fin de notre chère assemblée de prière. Croyez-moi, on n’a plus jamais croisé Méchak dans les artères Kinshasa. D'aucuns disent qu’il coule des jours paisibles à Dubaï, fruit de ses « rapines prophétiques ». Maudit soit-il, comme il a si bien dit...

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